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Février 2006 : L'ingénieur du son et réalisateur
Volodia a décidé voici quelques
semaines de s'installer dans l'ancien studio C de Mega, à
Suresnes. À
l'occasion d'une visite exclusive de l'endroit, commentée
par son
nouveau locataire, retour sur une carrière assez
exceptionnelle…
Le project studio est une tendance forte dans les milieux musicaux actuels. Tout producteur, tout ingénieur du son ayant eu quelque succès finit par poser son Pro Tools quelque part, et y reçoit les musiciens ou les artistes pour avancer sur un album - ce qui contribue à la déconfiture des studios commerciaux, aujourd'hui tous dans une situation plus ou moins délicate (nous y reviendrons dans un prochain dossier). Les ingénieurs du son/réalisateurs reprenant, à leur compte, un ancien studio commercial sont donc téméraires ! Dominique Blanc-Francard l'a fait voici dix ans avec son Labomatic, ex-studio 10, ex-studio de l'Oncle Sam, complètement métamorphosé depuis. Yves Jaget s'est aménagé voici deux ans un project studio de classe tout à fait professionnelle. Martin Meissonnier vient lui aussi de s'installer dans un project studio haut de gamme. Volodia tente à son tour son entrée dans ce club très fermé. Il n'y arrive pas les poches vides, puisqu'il compte déjà vingt ans de métier, et un CV où se côtoient de grands noms du hip-hop (NTM, Ménélik, Passi…) et de la chanson française actuelle. Il est aussi un des collaborateurs privilégiés de Pascal Obispo (avec qui il vient d'enchaîner plusieurs disques, dont le dernier Natasha St-Pier et le prochain album du chanteur)… Nous avons donc eu la chance de découvrir, en avant-première, le Studio Apollo - Volodia y « campait » encore ce 15 janvier 2006, le câblage n'était pas terminé, la déco non plus et quelques appareils se faisaient encore désirer dans les racks... Mais dans sa tête, tout est déjà en place !
De Toulouse à Londres
La carrière musicale de Volodia remonte au début des années 80 : il est alors bassiste-chanteur-choriste dans un groupe pop/rock de Toulouse. C'est l'époque où les "collègues" régionaux Mader et autres Gold prennent d'assaut les hit-parades français. Le groupe de Volodia s'appelle 8 1/2 (hommage non dissimulé à Fellini, qui réalisa un film du même nom), et enregistre un album produit par Tony Mansfield, alors grand sorcier du Fairlight. Volodia aura même, un temps, un contrat d'artiste en Angleterre !
Notre ami monte ensuite à Paris, et signe en édition chez EMI Publishing (division « édition » du label). Depuis toujours, Volodia enregistrait les maquettes de son groupe, en 4 ou 8 pistes. Il prend donc racine dans un des studios d'EMI Publishing, équipé d'une TAC Matchless et d'un 16 pistes Studer, installé dans le sous-sol des studios Pathé, et sympathise avec Claude Wagner, preneur de son émérite chez Pathé, dont il emprunte volontiers les Neumann U47 ou 67, ou les AKG C12... De temps en temps, il travaille comme assistant chez Pathé, comme un certain François de la Brière, devenu aujourd'hui un réalisateur connu, et Jacques Ehrart (Salvador, Dombasle, Vanot…), autre ingénieur du son célèbre.
Volodia passe un an en Angleterre, en 1991, et, à son
retour, s'occupe
du studio qu'EMI Publishing s'est désormais
aménagé à Courbevoie. Il y
passe trois ans « sans voir le jour »,
ingénieur du son quasiment 7
jours sur 7, au point de devoir se trouver un appartement du-dessus du
studio ! Outre la console, il n'hésite pas, lorsque
l'occasion se
présente, à aller faire quelques
chœurs, jouer une ligne de basse,
effectuer quelques programmations… « J'avais un
E-mu IV, que j'avais
fait modifier avec des transformateurs Jensen, des belles XLR, un
super-câblage... Il marchait tellement bien que les vinyles
prenaient
un grain pas possible ; quand j'enregistrais la sortie, je perdais du
son… Du coup, je tournais « en direct »
les sons de l'E-mu, sans les
enregistrer, le séquenceur fonctionnant en synchronisme avec
les
machines tournantes ».
Période rap
C'est dans ce studio que Volodia rencontre NTM,
signé chez EMI
Publishing, venu enregistrer un single avec leur choriste.
Impressionnés du résultat obtenu sur les voix, le
duo Kool Shen/Joey
Starr invite Volodia à enregistrer tout leur album J'appuie
sur la gâchette dès le lendemain ! Il
fait aussi le suivant, Paris sous les bombes,
ce qui lui confère, d'un coup, une authentique
crédibilité dans le monde du
rap. Volodia travaille ensuite sur quelques remix qui cartonnent
commercialement, puis enchaîne avec des disques pour
Ménélik, Réciprok,
Passi, Stomy Bugsy… Ses activités dans le rap le
rendent indisponible
pour travailler sur d'autres styles, sa réputation fait
qu'on ne le
demande jamais pour des séances de
variété (alors qu'il vient en fait
de la pop !), mais loin de Volodia l'idée de cracher sur le
rap : « On
apprend beaucoup de choses dans le rap et le hip-hop… Le son
du bas, le
travail des graves, c'est quand même ces styles qui ont
changé la
donne… C'est un travail très particulier au
niveau des ambiances, des
textures, des échantillons ».
Le studio d'EMI Publishing est décidément bien
fréquenté, puisque
Volodia y enregistre aussi des maquettes pour un jeune chanteur
appelé
Pascal Obispo… Comme les deux hommes s'entendent fort bien,
Volodia
prend part à ses deux premiers albums chez Sony France -
prises de
voix, chœurs, programmations… Très
pris, il n'assure que quelques
chœurs sur Superflu (1996) ; il retrouve
Pascal Obispo en 1998, sur Sa raison d'être.
Il enchaîne sur ensuite Les Dix Commandements,
en 2000, et a réalisé tous ses projets contre le
SIDA (Entre sourire et larmes, Noël
ensemble…).
C'est en 1999 que Volodia achète son premier Pro Tools,
après avoir
découvert le logiciel à Mega, où
Thierry Togen, toujours précurseur,
l'interface à la console du studio : « On
enregistrait encore sur le
3348 à l'époque, on transférait dans
Pro Tools, 8 pistes par 8 pistes,
pour traiter avec Auto-Tune ou autres plug-ins . on ne transferait la
totalité des pistes qu'au moment du mixage». Une
configuration 24 Mix,
sur un Mac G3 beige, vient remplacer son Cubase. Après 2000,
Volodia
entame des projets avec quelques artistes de
variétés Fiori,Liane Foly
notamment, qu'il réalise dans des studios commerciaux,
cumulant les
casquettes de réalisateur et d'ingénieur du son.
Du coup, il s'aménage
un temps un project studio à Aubervilliers, autour d'un Pro
Tools Mix
Plus et d'une Mackie D8B, mais s'aperçoit vite que ce studio
ne
convient pas vraiment à ce qu'il voulait en faire :
« La cabine était
petite, alors que les gens avec qui je bosse aiment travailler dans de
grands studios. En plus, j'étais à Aubervilliers,
ils n'aimaient guère
aller là. Du coup, ils ne venaient pas chez moi. J'y ai
quand même fait
nombre de projets, les voix d'Amel Bent aussi, ça s'est bien
passé,
mais pour les gros projets, je venais à Mega ; par exemple,
pour les
voix et le mix des deux premiers albums de Natasha St-Pier. Le B
était
un peu « ma » cabine à une
époque : j'étais un des quelques ingenieurs
à aimer mixer sur l'Axiom MT ».
Du studio O à Apollo
En 2002, Pascal Obispo décide d'aménager, à Suresnes, un très beau studio personnel, baptisé Studio O. Il s'agit au départ d'un lieu d'enregistrement, équipé d'une Pro Control. Volodia y enregistre notamment Ma liberté de penser, l'album de Florent Pagny. Mais l'endroit est appelé à évoluer… « Sur l'album Fan, Pascal a fait ses comptes : il devait faire le live et le DVD derrière, (il se produit lui-même), et il s'est dit que ça valait le coup d'acheter l'Axiom MT du studio D que Mega mettait alors en vente. Cette console lui permettrait de réaliser intégralement, par la suite, tous ses projets dans son studio, mixage compris. C'est ce qu'il a fait ! Nous avons réalisé entièrement chez lui tout le dernier album de Natasha St-Pier, par exemple. Et comme j'ai bien connu l'Axiom du B à Mega, je suis à mon aise quand je travaille sur la sienne… ». Après une courte période « nomade », avec un Pro Tools HD3 Accel et une Control|24, qui lui donne le goût de mixer « dans la boîte », directement dans Pro Tools, Volodia enchaîne trois albums avec Obispo, dans son studio, d'avril 2005 à février 2006, sans autre interruption que le mix d'un album à Mega et quelques petits projets. Dans ces conditions, pas le temps de se trouver un chez lui !
À l'automne 2005, Pascal Obispo fait part à
Volodia de son projet
d'aménager un studio personnel dans le Sud, non loin de la
maison qu'il
possède là-bas. Volo se met donc en
quête du matériel nécessaire,
notamment au SATIS, où il découvre le
système ICON. Une démo achève de
le convaincre que c'est ce qu'il faut à Pascal. Peu de temps
après,
Volo apprend que l'équipe de Mega, qui rachète le
studio à Thierry
Rogen, souhaite se séparer du C afin de concentrer la
clientèle sur 3
studios au lieu de 4. Il saute sur l'occasion : « M'installer
dans ce
studio présentait tous les avantages pour moi. D'abord, je
le connais
très bien, pour y avoir enregistré de nombreux
albums, des Dix Commandements à Love
United.
Ensuite, il me permettait de choisir mon matériel, de
réaliser
l'intégralité de mes projets dans les meilleures
conditions, et de le
louer à d'autres quand je serai ailleurs ! Enfin,
grâce à sa proximité
avec le studio O, l'idée est aussi, avec Pascal, de pouvoir
travailler
sur plusieurs albums en même temps... ».
Coïncidence : Volodia était en
pleine recherche technique pour le studio personnel de Pascal Obispo
pour sa maison du Sud !
Les conseils de Volo
Volodia ne se fait pas prier pour commenter ses choix. Il le reconnaît lui-même, il faut être un peu fou pour se coller, dans le contexte actuel, plusieurs milliers d'euros de frais fixes mensuels pour s'offrir un « vrai » studio : autant, dans ce cas, assumer sa différence. Le choix Pro Tools + surface de contrôle va de soi pour lui : « Je n'allais pas prendre une grosse SSL. Pourquoi offrir quelque chose qui existe déjà, qui a même du mal à exister ces temps-ci ? J'espère que ce sont des structures comme la mienne ou celle d'Yves Jaget, mon voisin, qui attireront des séances à l'avenir. S'il ne reste plus de gros studios, il faudra bien, à un moment, qu'il y ait des endroits où les gens puissent enregistrer... Je sais qu'on peut toujours « camper » quelque part, poser son Pro Tools et mettre en boîte des sons de qualité très correcte, mais c'est toujours un peu provisoire, cette façon de travailler. C'est bon pour enregistrer un disque classique ou du jazz, en quelques jours, entre soi, mais pour un album de variétés, il y a du monde qui défile, on reste plus d'un mois, il faut des capacités d'accueil, un circuit d'écoute casques qui assure, des écoutes fiables. Nous, pour Les Dix Commandements, on est restés six mois dans ce studio, du temps où c'était encore le C de Mega... C'aurait été impossible ailleurs que dans un « vrai » studio ».
« Il faut se méfier de ses impressions quand on écoute. Les outils, finalement, on s'en fout, c'est le résultat final qui compte. On m'a demandé aussi, un jour, quel était le compresseur analogique que j'avais utilisé sur la voix. Il n'y en avait pas, c'était du « pur Pro Tools », mais on ne voulait pas me croire ! Mais c'est sûr que faire travailler un compresseur correctement, ça demande une structure de gains correcte, un paramétrage fin… Le gros du travail se fait à la prise, et il faut savoir mixer ! ».
« Un mix, c'est un truc d'ensemble, c'est une histoire de
contrastes ;
c'est l'opposition entre les différents
éléments qui leur donne leur
son. Un son n'existe que par rapport aux autres. Si, dans
l'arrangement, tu as un son super-aigu qui domine la voix, elle va
paraître terne. Il faut donc faire attention au placement des
sons les
uns par rapport aux autres, c'est ce qui fait la valeur du mix, avec la
balance (l'équilibre de base entre les instruments). Par
exemple, une
guitare acoustique trop égalisée dans l'aigu, si
elle est mixée un poil
trop forte par rapport à la caisse claire, va donner
l'impression, par
effet de contraste, que la caisse claire est sourde. Du coup, pour
compenser, tu vas surégaliser la caisse claire : et elle va
sortir
toute petite, tu ne vas pas comprendre pourquoi, et tu vas essayer de
la compresser, et c'est parti… alors qu'en surveillant un
peu mieux la
balance et en baissant la guitare d'un dB ou deux pour trouver le bon
équilibre entre elle et la caisse claire, tu ne serais pas
parti dans
la course aux égaliseurs et aux compresseurs ensuite
».
« Même chose pour les prises de son : souvent, ce
n'est pas la peine
d'égaliser, il suffit de bouger le micro, voire d'en
changer, pour
trouver celui dont la couleur convient le mieux… ou de
remplacer
l'instrument ! Le son d'une guitare électrique, c'est un
mélange entre
le son de la pièce, l'ampli, le micro, et l'instrument
lui-même :
parfois changer de guitare, si on a un son trop sourd, donne un
résultat impossible à obtenir par
égalisation/compression. Plutôt
qu'une Gibson, au son assez rond, pourquoi ne pas essayer une
Telecaster, qui a plus d'attaque… Le coup est bien connu
pour un ampli
de guitare électrique, où on place le micro dans
l'axe du HP ou vers le
bord. À partir d'une époque, en gros celle du
MIDI et des synthés, les
ingés son ne pensaient plus qu'égalisation :
c'était, à la limite,
l'assistant qui posait le micro ! On revient peu à peu
à une conception
antérieure, plus juste, mais vu ce que je reçois,
pas mal d'ingés son
continuent à vouloir tout résoudre à
l'égaliseur, ce qui n'est pas du
tout la bonne solution… ».
« Pour citer un ingénieur du son retiré aujourd'hui, Claude Wagner, ex-Pathé, un jour, un batteur lui dit, pendant une séance : « Comment ça se fait, j'ai la même batterie que Phil Collins et tu ne m'as pas trouvé le même son ? », et Claude lui répond : « Moi, j'ai acheté le même vélo qu'Eddy Merckx et je n'ai pas gagné le Tour de France… ». C'est exactement ça, ça n'a pas changé… Encore aujourd'hui, les mecs se demandent pourquoi ils n'ont pas le son des grosses productions hip-hop américaines, alors « qu'ils crosspatchent et qu'ils compressent… ». Si ce n'était que ça, la production, elle serait belle, la vie… Eh non, il faut travailler un peu, il faut se donner du mal, améliorer ce qu'on fait sans cesse, des deux côtés de la console. L'ingénieur du son n'est pas le dieu tout-puissant qui corrige tous les problèmes. C'est un peu le piège des plug-ins, d'ailleurs : il y a un truc qui ne va pas, on ne sait pas quoi, on met un plug-in, et voilà…».
Volodia travaille souvent sur des morceaux enregistrés
à l'extérieur,
ce qui lui vaut parfois de belles surprises en mixage… « Certains ne
maîtrisent pas les bases mêmes du fonctionnement
d'un studio numérique.
J'ai ainsi eu un titre où tout le monde trouvait que
« ça ne tournait
pas pareil » qu'avant. En fait, l'ingénieur du son
avait trouvé malin,
à la fin, de traiter une boucle en externe, avec des
processeurs en
insert. Sauf qu'évidemment, ce faisant, il a induit un
décalage de
plusieurs millisecondes, avec les conversions A/N et N/A de la console,
le temps de traitement des périphs…
Résultat des courses : la session
était décalée par rapport à
la boucle qui en était la base ! Rien de
mieux pour tuer le groove. Il a fallu que j'offsette tout, en calculant
le délai, c'était une horreur. Et dans ce cas, on
n'est jamais sûr
d'avoir trouvé le bon délai, ça met le
doute, c'est malin… Pour ça,
l'ADC (Automatic Delay Compensation) de Pro Tools est une des fonctions
les plus décisives qu'ils aient rajoutées au
logiciel (depuis la 6.4 je
crois). Avant, c'était la guerre ! Là, au moins,
on est sûr du coup, ce
n'est pas la peine de recalculer, de réessayer, il n'y a
plus de doute.
Je ne pourrais plus bosser sans ! ».
Première question : pourquoi ce nom ? Réponse : « Studio Apollo, ça fait un peu « studio à Volo » ! C'était le dieu des arts, donc de la musique, dans la mythologie grecque. En plus, quand j'étais petit, j'étais fana de conquête de l'espace, alors ça me va parfait ! Et tous ces O, c'est un peu un clin d'œil à Pascal : ObispO, VolO, studio O… ». Baptisé Apollo donc, le studio de Volodia récupère la cabine de 65 m2, le studio de 120m2 avec lumière du jour et les grosses écoutes TAD de l'ex-C de Mega. Pour le reste, il a acheté son propre matériel. « Je commence assez fort, quand même ! En fait, je n'avais plus rien à moi, sauf les micros : U47, C12, KM84, C414, U87, plus des références un peu exceptionnelles comme les Violet Design Amethyst ou Globe… Déjà, j'ai pris un Pro Tools sérieux : une config HD5 Accel, avec châssis d'extension externe, quatre interfaces 192 avec les cartes d'entrée/sortie supplémentaires. En tout, 40 in, 40 out, ça devrait aller, je n'aurai sans doute même pas besoin de toutes les sorties… Le but du jeu, c'est de pouvoir accéder, une fois pour toutes, à mes périphériques en insertion depuis la page I/O Setup du logiciel, en passant au minimum par un patch (j'ai prévu trois barres). Comme ça, pour le Recall, je ne sortirai pas 150 câbles ! ».
Au centre du studio trône une D-Control 32 faders. « C'est la bonne dimension, au-delà ça n'a guère d'intérêt puisque ce ne sont pas des faders physiques. On a en a suffisamment pour mapper une EQ entière sur 16 faders, ou mettre les voix à droite, les guitares et la batterie à gauche par exemple. Si je fais de l'enregistrement, je mets les nouvelles pistes d'un côté, les anciennes de l'autre… L'interaction est très rapide, et j'adore les petits détails comme le calibrage du niveau des retours stéréo externes, pour comparer un mix en cours avec un CD par exemple… Le Surround Panner est vraiment bien, aussi. L'ICON devient un standard : George Massenburg en a acheté trois pour son nouveau studio, et même Mike Shipley (ingénieur de John "Mutt" Lange (Shania Twain, Corrs, Brian Adams, AC/DC, Def Leppard etc). a mixé le dernier single de Nickelback sur une ICON.
Au niveau des enceintes, j'ai gardé les grosses TAD qui étaient dans le mur avant du studio. Côté moniteurs de proximité, j'ai choisi des ADAM : elles jouissent d'une certaine hype, aux USA notamment. Mais les essayer, c'est les adopter ! Avant, je bossais pas mal avec des Mackie 824. Je me suis fait prêter les S3A, je les ai installées chez Pascal, je me suis mis à bosser avec, m'y fier, je voulais voir quels résultats j'obtiendrais. Les premiers jours, j'étais un peu désorienté, on n'est pas habitué aux aigus de ces tweeters à ruban, le son est différent. Ils ne sont pas agressifs, mais ils montent très haut, l'image centrale fantôme est solide, on perçoit bien la largeur comme la profondeur, je fais des super-balances là-dessus, même à faible niveau d'écoute. Je vais n'importe où ensuite, ça sonne bien. Et elles ne laissent passer aucun défaut. Mais comme toutes les enceintes, il vaut mieux les placer sur des pieds plutôt que de les poser sur le bandeau de la console. Je le faisais déjà avec mes 824, d'ailleurs. J'ai evidemment des Genelecs 1031 et des Yamaha NS10M pour la clientèle extérieure.
Côté micros, Volodia possède une solide réputation de fanatique de microphones : elle n'est pas usurpée... « C'est là, à la prise, que se fait toute la différence. J'ai acheté quelques nouveaux micros récemment, comme le Violet Design Globe ou l'Amethyst, et j'ai des modèles vintage en parfait état, un U47 ou un C12 notamment. J'ai aussi un Sony 800G, que j'aime beaucoup : c'est LE micro à la mode dans le hip hop et le rap. Pascal l'adore, aussi. Il a beaucoup de bas, et il est brillant, un côté loudness qu'ils aiment beaucoup. Pour des voix avec Garou en ce moment , c'est super. Et si l'effet loudness est trop marqué, il faut le régler en omni, la courbe de réponse s'aplanit un peu aux deux extrémités. Mais gare à l'effet de pièce si le local n'est pas top… Il m'arrive de travailler parfois sur des pistes mal enregistrées à cause de cet effet, et ça se rattrape difficilement ».
« Côté processeurs, j'ai acheté des périphériques analogiques que j'aime bien : je les ai déjà essayés ailleurs le plus souvent. Par exemple, les TG Channel, je les ai utilisés chez François de la Brière, à côté, et j'ai bien aimé. J'ai aussi deux compresseurs Neve 33114 (il etaient ici avant, je les ai rachetés ), des distressor, du TG1, compresseur EMI/Chandler Ltd 1 (l'essayer, c'est l'adopter), Alan Smart type SSL... Le Phoenix est un compresseur Vari-Mu, super. J'ai aussi un SPL Transient Designer, deux LA2A que je me suis fait construire personnalisés par Guy Foucher, et deux rééditions de 1176, je trouve qu'ils marchent très bien, la hype pour les originaux me laisse indifférent, je me fiche que ce soit pareil ou pas du moment qu'ils me servent et qu'ils sonnent. L'égaliseur GML, j'en suis fou, j'utilise ça depuis des années, il m'en fallait un.J'ai aussi 4 chandlers LTD1 type Neve 1073 ».
« Les préamplis Grace Design 802R, c'est pour le son clean
mais pas
stérile, c'est très transparent, très
délicat. Super pour les
instruments à cordes pincées par exemple, les
pianos, les cordes, les
voix aussi si on ne veut pas nécessairement les colorer
dès la prise
avec les Chandler par exemple… Autre avantage : ils sont
intégralement
télécommandables via Pro Tools, depuis l'ICON.
« J'ai aussi commandé une MixDream, sommateur
analogique
externe. Je n'ai
pas encore pratiqué ça, je vais le
découvrir ici. L'avantage est
qu'elle intègre des points d'insertion, accessibles
individuellement ou
globalement. Elle a aussi un élargisseur de
stéréo, genre MS. Et n'oublions pas ma t.c. electronic
System 6000, "full options", rachetée à Mega ! ».
Le studio Apollo a suscité un grand intérêt à Paris. Digidesign y a organisé un cocktail d'inauguration lors de l'AES de Paris, en mai 2006. Depuis, Volodia y a travaillé sur des albums de Garou et Faudel, des singles de Natasha St-Pier et Johnny Hallyday, et y a assuré des séances pour Baby Hip Hop, Indra, Chimène Badi... Début 2007, il fêtait le premier anniversaire du studio en achevant l'album de Christophe Maé, et poursuivait sur des albums pour Amel Bent et Passi. Sa dernière acquisition : un égaliseur de mastering passif SPL PassEQ et quelques microphones Violet Design. Sans oublier un piano à queue Yamaha – il n'y a pas de vrai studio sans beau piano...
Le site Web du studio : www.studio-apollo.com